Churchill fumait-il vraiment des cigares indiens ?

16 décembre, 2018

L’incontournable Winston Churchill a permis aux cigares indiens d’être mis en lumière durant la Seconde Guerre mondiale. Le blocus imposé par l’Allemagne ne lui permettant plus de s’approvisionner à Cuba, le Premier ministre anglais avait trouvé une alternative plutôt inattendue.

L’Inde produisait aussi ses cigares

Il se trouve que l’Inde était autrefois un terroir pour le tabac. Ancienne colonie britannique, le blocus de l’Allemagne n’impactait pas l’Asie. Churchill avait alors renoncé à ses Cubains pour des tiges fabriquées en Inde. C’est au cœur de Trichy, à Uraiyur dans le sud du pays qu’étaient fabriqués les cigares que Churchill fumait.

C’est la Royal Cigar Works qui l’approvisionnait. La fabrique utilisait du tabac du Bihar, du Bengale-Oriental, des Philippines et d’Indonésie pour rouler ses cigares. Au moins 200 fabriques étaient recensées à Trichy. Les officiers britanniques résidant sur place avaient émis le besoin d’avoir des cigares. Les Indiens y avaient vu un moyen lucratif de prospérer, ce qui d’ailleurs fût le cas à cette période.

Comment se portent les cigares indiens ?

D’après certaines sources, à force de consommer les douces volutes made in India, le Premier ministre aurait alors définitivement renoncé aux puissants habanos. Mais cette heure de gloire s’est éteinte aussi rapidement qu’elle s’est allumée. Les Indiens n’étaient pas friands de cigares et une fois les officiers repartis, la demande n’était plus aussi forte.

Les fabricants ont mis la clé sous la porte un à un. En effet, si Trichy comptait quelque 200 usines de fabrication en 1970, il n’en reste plus qu’une seule : celle qui servait Churchill. Beaucoup pensent qu’elle tient bon parce qu’une symbolique historique perdure, mais les cigares indiens n’ont plus la cote.

 

 

Un mythe qui prend fin

Si Winston Churchill a trouvé dans le cigare indien une alternative au célèbre cigare cubain, cela n’a pas duré. En réalité, dès que les Allemands ont levé les divers blocages entre l’Europe et Cuba, le Premier ministre anglais a repris ses bonnes vieilles habitudes en se réapprovisionnant en puros. Il a fumé des cigares cubains jusqu’à la fin de sa vie.