Courrons-nous vers une pénurie de cigares cubains ?

02 novembre, 2021

C’est un fait : les rumeurs disaient vrai. Nombre de boutiques spécialisées voient leurs stocks de cigares s’amenuiser. Pour autant, peut-on vraiment parler de pénurie ? Faisons le point.

La crise sanitaire responsable d’un ralentissement de production

Comme partout dans le monde, Cuba n’a pas été épargnée par la crise sanitaire. Le pays a été à l’arrêt total, même si les entreprises cigarières ont eu des dérogations pour rouvrir prématurément. Cependant, les gestes barrière, l’absentéisme des salariés devant garder les enfants faute d’école et les diverses autres précautions nécessaires liées à la protection des travailleurs ont considérablement ralenti la production de cigares.

Malgré la reprise récente, d’autres problématiques sont à déplorer, telles que les difficultés liées au transport, le flux irrégulier des containers, le manque de personnel qualifié, etc. Si l’on ajoute que l’effet confinement a engendré une croissance de la demande mondiale, il fallait bien parier à un moment ou à un autre que celle-ci surpasserait l’offre.

Les plus gros cigares sont les premiers touchés par la pénurie. Bien plus rares, car plus difficiles à réaliser et surtout demandant plus de tabac de très haute qualité, il est de plus en plus difficile d’en trouver en Europe. Depuis janvier 2020, les éditions limitées deviennent aussi une denrée rare sur le vieux continent. Pour l’heure, 90 % des cigares cubains manquent à l’appel en Europe. La France, mais aussi l’Italie, l’Allemagne, la Suisse et d’autres pays sont aujourd’hui contraints d’afficher des emplacements vides pour certaines marques.

Peut-on craindre le pire dans les mois à venir ?

Si les cigares arrivaient en France de façon régulière, cela n’est plus le cas. Il n’est pas possible aujourd’hui d’envisager une croissance de la production pour répondre à la demande très forte. En cause ? La confection des cigares est un art ancestral et artisanal. Cela demande des années pour obtenir un tabac à maturité parfaite, des années aussi pour apprendre le métier de torcedor. Toutes les étapes sont réalisées à la main. C’est ce qui donne le caractère unique de chaque cigare cubain digne de ce nom.

Il n’est donc pas possible d’appuyer sur un bouton pour accroître la production. Les amateurs devront prendre leur mal en patience…